« Elle hurle trop, faut la faire taire »

Je suis arrivée le 1er décembre 2019 après avoir rompu la poche des eaux mais sans contractions. J’ai discuté longuement de mon projet de naissance avec les sages-femmes qui m’ont assuré qu’elles le respecteraient.

Les contractions ont commencé vers 17h, toutes les 10 min. Le 2 décembre au matin, après avoir dormi 1h30 à cause des contractions, on me parle déclenchement, je refuse, stipulant que c’est dans mon projet de naissance.

Vers midi on me fait peur en me disant qu’il faut absolument déclencher car trop de risques pour mon bébé. J’étais à 2cm. Je les suis à contrecœur en salle de naissance où on me met une première dose pour déclencher. Un examen arrive après l’augmentation de la dose et là on voit que je n’ai pas rompu la 2e membrane de la poche des eaux et que c’est pour cela que ça n’avance pas. Ça me met en colère d’avoir été déclenché à cause d’une négligence.

La sage-femme procède à la rupture de la membrane en me prévenant qu’entre ça et les 2 doses de déclenchement ça va faire plus mal que la normale. Je refuse toujours la péridurale. Effectivement des douleurs impressionnantes arrivent vers 17h le 2/12.

Je ne peux pas me mouvoir correctement à cause des 1 mètre de fil du monito et des 3 perfusions dans lesquelles je m’emmêle.

Je me fais disputer à plusieurs reprises car le monitoring tombe. Le changement d’équipe arrive et la nouvelle sage-femme et l’étudiante viennent en pleine contraction pour me parler de mon projet de naissance.

Elles essayent de me convaincre d’accepter l’épisiotomie en me disant que ça peut débloquer des situations. Je refuse catégoriquement. Elles reviendront 2 fois à la charge. Je cède à la douleur et demande la péridurale à 22h. L’interne d’anesthésie arrive, je suis en pleurs et je hurle. On met mon mari dehors alors qu’on m’avait promis qu’il pourrait rester. Je me fais disputer car je bouge trop. Les sages-femmes s’agitent autour de moi. Je pleure cherchant désespérément à savoir ce qu’il se passe. Je finis par leur hurler dessus et elles me disent que tout va bien mais qu’elles n’arrivent pas à placer le monitoring. Je sens la piqure de la péridurale et je fais un bond de douleur. On me laisse avec l’infirmière anesthésiste qui m’explique le fonctionnement de la pompe. Je suis soulagée 10 min et les douleurs reprennent de plus belle. Je le dis à chaque examen… mais mon col se dilate enfin.

Personne ne réagit au fait que la péridurale ne fonctionne pas. On me dit que je n’appuie pas correctement sur la pompe. À 2h du matin la médecin anesthésiste passe dans le couloir, entre dans ma chambre sans se présenter et me demande si je me tiens à mon mari car je veux un câlin ou parce que j’ai mal. Sidération…. elle enguirlande l’interne dans le couloir et balance « elle hurle trop faut la faire taire« . Je demande aux sages-femmes si ça vaut le coup de prendre une 2e péridurale à 9cm car je veux avoir des sensations. Elles me disent que je ne dois pas m’inquiéter, que j’aurais des sensations. La péridurale est surdosée…. elles reviennent à 3h pour la poussée alors que je ne sens strictement rien.

Je répète que je veux accoucher sur le côté, elles ne savent pas comment me placer mais finissent par y arriver. Je commence dans cette position et au bout de 15 min la sage-femme veut absolument me remettre sur le dos pour que je récupère mes sensations. Je refuse, elle me remet en position gynéco de force me demandant d’arrêter de pousser et me fait donc perdre de précieuses minutes. À 25 min elle m’avertit qu’elle va prévenir le médecin. Je ne comprends pas pourquoi, l’étudiante sage-femme me dit que tout va bien mais que c’est un peu long. L’obstétricienne arrive avec l’interne alors que j’avais précisé sur mon projet de naissance que je ne voulais que la sage-femme, l’étudiante sage-femme et au pire un médecin. Je me retrouve avec l’interne plus l’infirmière d’anesthésie. Elles me disent qu’elles vont regarder.

Je panique, je pleure me demandant si mon bébé va bien. La ventouse est déjà posée quand elles m’annoncent qu’elles en font une mais que tout va bien, que c’est juste trop long. J’apprendrais plus tard que dans cet hôpital on fait une ventouse après 30 min de poussée même si tout va bien alors que l’HAS dit qu’il n’y a pas de temps idéal de poussée….
Je précise que l’interne a fait ses touchers sans me prévenir….

Je fais une hémorragie juste après avoir sorti le placenta, on ne me dit pas ce qu’on va faire. J’apprends plus tard par mon mari qu’on m’a posé des écarteurs sans rien me dire.

Par la suite on m’a refusé la tétée d’accueil, on a traité ma fille de feignante car elle ne voulait pas prendre le sein (elle a été KO a cause de la péri et avait un frein de langue) et on m’a dit que je n’aurais jamais assez de lait avec mon hémorragie et que j’avais les mamelons trop gros.

Pour la ventouse, quand j’ai lu mon dossier médical c’était marqué « efforts expulsifs insuffisants« …. alors qu’on m’avait dit que je poussais super bien surtout pour quelqu’un qui ne sentait rien et j’ai eu l’impression d’être une pauvre merde qui n’avait pas la force de mettre un bébé au monde.

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