J’étais enceinte de mon premier enfant, le terme était dépassé de 2 jours et je n’y voyais aucun inconvénient, ma fin de grossesse se déroulant très bien.
Lors de la consultation de suivi, la sage-femme a effectué un décollement des membranes. Cette manipulation douloureuse m’a fait hurler. Elle l’a réalisée sans me prévenir ni me demander mon accord. J’ai compris ce dont il s’agissait après avoir effectué des recherches. Sur le moment, mon conjoint et moi étions trop choqués pour insister. Elle nous a fièrement affirmé que j’allais accoucher le soir même.
J’ai effectivement ressenti des contractions douloureuses et rapprochées dès l’après-midi, mais sans que le col ne s’ouvre. La naissance de mon bébé a finalement nécessité un déclenchement, donc une péridurale, puis une ventouse.
Suite à des signes de faiblesse, mon bébé est parti en observation en unité Kangourou. Sage-femme et puéricultrice ont du faire barrage pour que je puisse le prendre dans les bras quelques minutes.
J’ai du ensuite demandé à la personne qui s’affairait au niveau de mon sexe ce qu’elle faisait pour découvrir qu’elle recousait mon épisiotomie, sans plus de détail.
Alors que nous pensions retrouver notre bébé dans ma chambre, son départ en néonatalogie nous a été annoncé abruptement par une personne non qualifiée pour cela. Le monde s’est effondré sous nos pieds. Nous avons du négocier pour que mon conjoint puisse dormir sur place, pour que nous puissions aller voir notre bébé en néonatalogie.
Le lendemain, nous avons heureusement pu retrouver notre bébé, toujours en observation, en pleine santé.
J’ai demandé mon dossier à l’hôpital. Il n’y est pas fait mention du décollement des membranes.
Depuis, j’ai eu un 2e enfant et pu échanger avec les professionnelles rencontrées de ce qui s’est passé. Le décollement des membranes est une technique qui peut favoriser ou non le travail. Elle peut malheureusement aussi favoriser des contractions sans travail, provoquant l’épuisement du bébé et de la maman, comme celles qui ont donné lieu à la naissance chaotique de mon enfant.
Je ne saurai jamais si ce geste a donné lieu aux problèmes rencontrés par la suite. Mais je sais que la sage-femme aurait du m’informer de la situation, des procédures possibles et me faire choisir ce que je souhaitais.
Je sais aussi que la personne qui a recousu mon épisiotomie aurait du m’informer de ce qu’elle était en train de réaliser.
3 ans plus tard, j’ai accouché dans la même maternité. Etait-ce parce que les choses avaient commencé à changer ? Ou parce que nous arrivions de la maison de naissance, avec un projet de naissance clair et précis et le soutien de notre sage-femme ? Toujours est-il que la naissance de mon deuxième enfant s’est très bien déroulée et que cette fois-ci, les équipes rencontrées ont été formidables.