Le 13 février 2014, à 39SA, le travail s’est mis en route pour notre fille vers 7h du matin. Vers 9h30 nous nous rendons à la maternité du CHU de Grenoble car les contractions intenses annonçaient un travail bien commencé. En arrivant sur place, on m’ausculte, je suis dilatée à 3 cm, on m’installe dans une salle de pré-travail, à deux lit (qui heureusement restera inoccupé). Je ne peux avoir accès à la salle nature pour l’accouchement physiologique dont je rêve car elle est occupée. J’ai des contractions très intenses qui m’amènent vers 11h00 à une dilatation de 7 cm.
Je souhaite accoucher sans péridurale. L’équipe décide donc de m’installer en salle d’accouchement. Vers 11h30, je suis à 8cm, mais l’envie de pousser commence à se faire sentir, mon bébé appuie et me donne envie de pousser. Durant une heure, on m’empêchera de pousser, me menaçant que si mon envie ne cesse pas on m’obligera à faire une péridurale. Bien évidemment, mon envie ne cessant pas, on m’envoie l’anesthésiste vers 12h30 et on m’oblige à avoir une péridurale, me menaçant d’une césarienne, me menaçant de toute sortes de choses mais à aucun moment en me soutenant dans mon projet ou en me proposant des alternatives de position (par exemple). Vers 13h, la péridurale est posée, je n’ai plus du tout de contraction, le travail s’est mis en pause. La dilatation complète se fera vers 16h.
À peine à dilatation complète, on m’installe pour une poussée dirigée. On me fera subir des salves de poussées dirigées alors que je ne sens rien pour que mon bébé s’engage, plusieurs fois de suite entre 16h et 18h30. À 18h30, l’obstétricien intervient et me menace de nouveau d’une césarienne si je n’arrive pas à sortir mon bébé rapidement, pourtant tout va bien pour nous deux.
À 19h, il y a 12 personnes dans la salle d’accouchement (gynéco, internes, anesthésistes, équipe de jour et de nuit, étudiants,….). On me laisse une dernière chance de pousser. 2 personnes me poussent sur le ventre en se positionnant au dessus de moi pour aider mon bébé à sortir. Cela durera pendant 30 minutes, me faisant une douleur insoutenable, d’une violence inouïe malgré la péridurale.
Notre fille viendra au monde à 19h36, et sera emmenée quelques minutes pour oxygénation dans une autre salle. On nous ramènera notre fille quelques minutes plus tard. Les mois/années qui ont suivis mon accouchement ont été très compliqués, car mon nerf pudendal a été endommagé par les poussées sur mon ventre. Je pouvais que très difficilement m’asseoir, marcher, me générant des douleurs atroces et permanentes. Il faudra 3 infiltrations en bloc opératoire pour que mes douleurs disparaissent. Mais je sais aujourd’hui que cela pourrait revenir car on ne guérit jamais vraiment de cette névralgie.