Je hurle quand on me découpe…

Je me suis rendue à la maternité pour un déclenchement au j+5, mon bébé en macrosomie. La pose du tampon de propess était à 11h. J’ai commencé à avoir des contractions douloureuses à 17h, mais beaucoup trop rapprochées : 5 à 6 contractions toutes les 10 minutes.

Ceci est une hypercinésie avec le col à 1,5cm. Dans ces cas, il est marqué dans la notice du propess de retirer immédiatement le tampon, mais la sage-femme m’a dit que cela était normal car mon bébé était grand… l’équipe a décidé d’attendre sans me demander mon avis. J’ai demandé plusieurs fois des palliatifs que je n’ai pas reçu.

Vers 19h je me lève du lit, j’arrache le monitoring car les douleurs sont trop intenses et je me sens mal. Je vomis une dizaine de fois : c’est un autre symptôme du rejet du propess mais la sage-femme ne l’enlève pas, me donne du paracétamol et décide de continuer à attendre contre mon avis.

Je tremble à chaque contraction, je hurle, je n’ai que 40 secondes de pause entre chaque contraction, pendant lesquelles je commence à m’endormir… la douleur me réveille à chaque fois comme une boule de feu qui grandit. Vers 21h, la sage-femme revient pour voir mon col et essaye de retirer le tampon sans succès (il était mis trop profond = contre-indication), je romps la poche des eaux, ce qui me soulage énormément et on me laisse finalement passer en salle d’accouchement pour la pose de la péri.

Ils voient sur le monitoring que le cœur de mon bébé est au ralenti à chaque contraction (toutes les minutes), mon col est à 3cm, à 23h vient l’équipe me dire qu’on passera en césarienne. On me fait le test de froid, je dis que je sens le froid aux jambes et encore plus froid au ventre… je n’ai pas d’anesthésie, j’ai seulement la péri, on va au bloc quand-même. Je hurle quand on me découpe, on me donne du gaz hilarant, je suis partie au milieu d’un champ de bataille où je reçois 5 balles sur le ventre, trois personnes me ramassent et me retirent les balles en m’ouvrant avec un couteau chaud… j’entends le cri de mon bébé, je reviens dans le bloc, je le reçois avec plein de bisous sur son front, il est amené pour les contrôles, je reste seule à sentir comment on nettoie mes organes, comment on tire un à un mes tissus pour les recoudre, je sens la pose des agrafes… l’anesthésiste revient me demander si ça allait, je lui répons que j’ai tout senti, que j’ai mal… on me dit que je dois passer en salle de réveil jusqu’à sentir mes jambes, je ne comprends pas car je les sens. Une heure plus tard, je ne sens plus rien, il a fallu attendre une autre heure.

Plus tard dans ma chambre seule vers 3h je prie. J’ai cherché beaucoup pour essayer de comprendre cette injustice, je ne suis pas la seule, j’ai fait beaucoup de travail personnel avec des thérapies non-conventionnelles pour arrêter de revivre cet épisode toutes le nuits. J’ai eu ma médiation avec l’hôpital, le médecin médiateur avait subi aussi des violences obstétricales il y a 30 ans donc elle a fait un très bon rapport.

Aujourd’hui c’est un souvenir et j’ai le courage de me battre contre toute forme de VOG.

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