Cela fait déjà 2 jours que je suis à l’hôpital car j’ai fissuré la poche des eaux. Les contractions me fatiguent et je commence à être à bout niveau douleur, on me donne tout d’abords un médicament qui me rend malade et me fait halluciner. Mais les contractions sont toujours aussi douloureuses, je demande alors que l’on me pose la péridurale ce qui est fait relativement vite.
Je perce enfin la poche des eaux dans la nuit du mercredi au jeudi. Je bipe la sage-femme de nuit pour qu’elle me change les draps, après un bon moment d’attente, elle arrive et me répond qu’elle ne peut rien faire et me laisse dans mes draps mouillées.
Au matin on me change et m’ausculte, mon col ne s’ouvre pas assez, il faudra encore patienter.
Il est 15h, je passe en salle d’accouchement, mon mari et moi sommes épuisés de cette longue attente mais on tient le coup et on est ravi de pouvoir bientôt tenir notre bébé.
Les sages-femmes sont adorables, elles tentent tout pour me faire accoucher naturellement vu que mon bébé supporte bien les contractions. Après 1h30 de poussées, elles me préviennent qu’elles vont devoir appeler le gynécologue.
Il arrive sans se présenter, il dit simplement aux sages femmes présentes que c’est n’importe quoi et me met les ventouses, mon fils n’arrive toujours pas à sortir.
Il se lève alors et, avant de partir, leurs dit de me préparer pour une césarienne d’urgence.
Je stresse mais je me fais une raison et mon mari me rassure.
Arrivée en salle on me fait un test de sensation, je précise bien que je l’ai bien senti et j’entends alors le gynécologue dire : « elle est prête c’est bon« . S’en suis plusieurs minutes de douleurs, je sens tous les gestes pratiqués sur mon corps, je répète plusieurs fois à l’équipe médical que je sens tout. On me répond froidement que c’est normal…et la torture continue.
Je suis au bord du malaise, mon corps tremble et j’ai envie de vomir. Je ne peux plus parler, pour moi je vais mourir ici sur cette table.
Mon fils est sortie mais moi je suis dans les vapes, l’anesthésiste remarque enfin mon état et dit simplement que la dame ne va pas bien et à cet instant je m’évanouie.
À mon réveil, on me conduit à ma chambre où je retrouve enfin mon mari et un bébé.
Je n’arrive pas à me faire à l’idée que c’est le mien. Je regarde froidement ce petit être inconnu. Pendant mon séjour personne n’est venu me voir pour m’expliquer pourquoi mon fils ne s’était pas engagé ni me proposer une aide psychologique alors que je refusais de m’occuper de mon fils.
Il me faudra 1 an pour enfin sortir du déni et aimer ce petit bonhomme.
J’ai fait une très grosse dépression suite à mon accouchement et j’ai encore du mal à parler de lui sans regret ni sanglot.