J’ai consulté ce gynécologue sur les conseils d’une amie. Premier contact avec le secrétariat auquel je demande si ce médecin pose des DIU Cuivre aux nullipares. La réponse est donnée de façon assez agressive, on ne peut pas me répondre c’est le médecin qui décide.
Certes.
Je demande combien coûte une consultation, c’est pareil c’est lui qui décide. On me demande avec insistance si je veux prendre rendez-vous. Je sens bien qu’il faut que je me décide.
Le jour du RDV, je me présente au secrétariat. À peine un bonjour… Je cherche à être rassurée on me répond : « Oui, oui il est très gentil!« . Rapidement, il n’y a pas que ça à faire quoi.
Au bout de 20 minutes d’attente, le médecin vient me chercher. Son bureau sent la cigarette ou les cigarillos (c’est assez fort comme odeur et marron comme cigarette). Il me demande si cela me gêne qu’il fume. Je n’ose pas dire non de peur de vexer. Il me demande la raison de ma venue. Je lui explique donc que je suis là pour une contraception non hormonale et que je souhaite plus précisément un DIU au Cuivre.
Là commence l’interrogatoire, puis jugement puis sermon :
Que faites-vous dans la vie ? D’où venez-vous ? Vous faites quoi comme études ? Etc…
Vous êtes mariée ? Où vie votre copain ? Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?
« Alors non, moi le stérilet je ne le pose pas comme ça. On ne sait pas ce que va donner votre relation. Vous votre génération de baba cools inconscientes.
La pilule ? C’est rien ! C’est pas dangereux ! Les femmes qui disent avoir des effets secondaires, ce sont des menteuses.
Il n’existe pas d’autres moyens de contraception que la pilule, si ça ne vous va pas vous continuez à utiliser des préservatifs. Moi les marie-couche-toi-là qui ont un stérilet, elles deviennent stériles.
Vous n’êtes pas dans une situation stable selon moi, pas de stérilet et en plus vous n’avez pas encore d’enfants. »
Je pleure.
Le médecin est ensuite appelé pour un accouchement par téléphone : « Surtout, dites lui de ne plus pousser ! » Une demi heure plus tard il est de retour.
Il me dit qu’on passe à l’examen physique. Je pleure toujours un peu. Il me dit de me déshabiller, là au milieu du bureau (il n’y pas de rideau ou paravent) qui est muni d’une grande vitre (teintée) qui donne sur la rue. Je dois négocier pour ne pas avoir à retirer mon débardeur. Cela dure 5 minutes… Où il me dit qu’il doit voir ma poitrine, moi qui lui répond que j’ai déjà été examinée là dessus quelques mois auparavant (je suis à ce moment là cul nu au milieu du bureau debout). Situation très inconfortable.
Je m’installe sur la table d’examen. Il me demande si je sais ce qu’est un frottis. Je réponds que oui. Il met le spéculum, dit que mon col est très beau. Enfonce une tige, j’ai mal mais je ne dis rien, je tressaille seulement. Il me dit j’ai fait le frottis. Il retire le spéculum. Enfile un gant. Enfonce ses doigts et réalise un toucher vaginal (c’était la première fois et je ne savais pas ce que c’était).
À aucun moment, il ne m’a expliqué quoi que ce soit ou demandé mon consentement.
Je saigne du frottis mais il ne dit rien.
Je me rhabille. Je suis à nouveau face au bureau, face à lui. Il me prescrit une autre pilule que celle que j’avais eu précédemment car : « Celle ci je ne l’aime pas trop. Elle donne des spottings ».
J’essaie encore d’argumenter et de trouver des raisons pour ne pas avoir à prendre la pilule.
La consultation s’est transformée en une injonction à motiver mon choix et à lui de valider ou d’invalider.
Il me demande en fin de consultation si j’ai une bonne mutuelle. Je réponds que oui (en réalité je n’en avais aucune idée mais je pensais qu’elle était bien). Il me dit alors que je peux payer le prix plein alors (75 euros).
Cela a été compliqué d’obtenir les résultats du frottis. J’ai senti un dédain assez pressant lorsque je téléphonais anxieuse au possible pour avoir mes résultats. Je suis finalement ressortie de cette consultation avec une ordo pour une pilule, une recommandation chez une psychiatre car mon refus de prendre la pilule était certainement lié à un problème relationnel avec ma mère selon lui.
J’ai été poussée dans mes retranchements, pas respectée et considérée comme une enfant. Le surveillant général qui fait la demande et la réponse ! Et cela m’a créé de nouvelles angoisses.
Le DIU au cuivre est-il réservé aux femmes et aux personnes sans enfant ?
Non. Le DIU au cuivre peut-être posé aux femmes et aux personnes qui n’ont pas eu d’enfant (ou de grossesse). Il est grand temps de tordre le coup à différentes idées que véhicule ce professionnel de santé !
- Il ne faut pas avoir été enceinte pour se faire poser un DIU
- Le DIU ne rend pas stérile
- Il ne faut pas nécessairement avoir une relation qu’un.e soignant.e jugerait, selon ses propres principes, comme « stable »
- Personne ne peut vous imposer une contraception
Pourquoi le médecin ne respecte pas les recommandations sur le dépistage du cancer du col de l'utérus ?
- Le frottis est recommandé chez les femmes et personnes à utérus entre 25 et 30 ans, en premier lieu par deux examens à un an d’intervalle, puis tous les 3 ans si le résultat des deux premiers est normal.
- Au delà de 30 ans, le test HPV-HR est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif.
Dans ce témoignage, le médecin ne demande pas à la patiente de quand date son dernier frottis…
Comment connaitre les tarifs d'une consultation ?
Les tarifs doivent être affichés, de manière visible et lisible dans sa salle d’attente, les tarifs des honoraires pratiquées ainsi que leur tarif de remboursement par l’Assurance Maladie.
Devons-nous subir un examen systématique chez le gynécologue ?
Non. Jamais.
Chaque professionnel.le de santé se doit de respecter la loi Kouchner de 2002 sur consentement libre et éclairé pour TOUS LES ACTES.